​Rhéal McIntyre est d’origine acadienne et est revenu dans la région de la baie des Chaleurs, à Dalhousie, sur la pointe de Miguasha, en 2011. Ayant à cœur la solide empreinte des paysages marins de son enfance, il a depuis longtemps apprivoisé la forêt boréale qui l’entoure.

C’est en 1952, à Charlo au Nouveau-Brunswick, que Rhéal McIntyre a vu le jour. Dès l’âge de huit ans, il est initié aux beaux-arts grâce à son frère Edgar qui étudie à l’École des Beaux-Arts de Montréal. Jeune, il apprend la menuiserie et c’est à 12 ans, dans l’atelier de son père, qu’il commence à travailler le bois.
Toujours attiré par l’art, il fait la rencontre, au début des années 1990, du jeune artiste montréalais Sacha Barrette et lui demande de l’initier à la peinture pendant une période intensive qui durera trois mois; une découverte exaltante pour celui qui possède un âme de poète. Il peint ainsi dès sa première année 42 tableaux, se remet à la sculpture et suit d’autres cours de dessin et de peinture dans l’Outatouais. Artiste autodidacte et expérimentaliste, il développe ainsi avec le temps les techniques qui lui permettent de donner forme à sa vision du monde.

Dès ses débuts, il peint par tâches et transgresse les couleurs. Lorsqu’on lui apprend que son style s’apparente à l’impressionnisme et au fauvisme, il y trouve la motivation de reprendre le difficile apprentissage de la lecture. Il veut connaître les maîtres. Au fil des ans, ses lectures, la fréquentation d’autres artistes, la discipline du travail et la participation à des expositions continuent de le faire évoluer vers une expression de plus en plus singulière.

D’abord peintre nostalgique de la mer gaspésienne, il s’est laissé apprivoiser par le chaos exubérant de la forêt outaouaise et les arbres deviennent les personnages principaux d’un grand nombre de ses tableaux. Il passe de l’expression sur toile en bleu monochrome à l’utilisation de couleurs éclatées et développe des effets de perspective qui transmettent à ses œuvres sa révérence, sa connexion avec les paysages qu’il peint. De retour dans la région de la baie des Chaleurs, il opte pour une représentation plus sobre de l’espace, mettant en valeur les arbres de son modeste domaine. Les bords de mer l’animent et c’est à partir de 2012 qu’il pénètre le monde de la pêche, des hommes pêcheurs au cœur d’immenses surfaces glaciales, pointant loin à l’horizon.

Il capte ainsi les moments ou le temps s’arrête.